Mon échec, mon histoire
Aujourd’hui je vous écris sûrement un des articles les plus intimes de mon blog. Même si vous parler de régime ou de ma vie de tous les jours l’est aussi, mais la je viens vous parler de ce qui est le plus gros échec qui me soit arrivé. J’ai du mal à en parler car je n’en suis pas fière et je ne me sens pas toujours comprise, mais moi qui partage beaucoup de ma vie avec vous, il est temps de tout vous expliquer.
Vous connaissez mon parcours, criminologue ne pouvant exercer en France, je suis retournée à mes premiers amours que sont le cinéma et le spectacle. Si vous voulez un article plus complet sur mon parcours professionnel n’hésitez pas à me le dire et je me ferai une joie de l’écrire.
En 2012, j’ouvre une auto-entreprise afin de pouvoir factures mes activités de photographe, de graphiste, community manager… J’adore vraiment ce que je fais et je suis contente de me lancer.
Pendant ces premières années ou j’ai commencé à créer mon site, me faire des clients… j’ai fait de superbes rencontres. Des gens comme Krystel, Nolan et mon chéri qui m’ont aidée à prendre confiance en moi, en mon travail et avec qui bosser était un réel plaisir.
On se lance
En 2014, portée par tout notre travail et cette positivité, je décide de lancer une « vraie » société. Avec du recul, je pense que je me suis un peu vite emballée pour rien… je n’en avais pas de réelle utilité, j’aurai pu continuer un peu avec l’auto-entreprise. Mais j’avais plein d’idées, d’envies, cela faisait plus sérieux et nous pourrions faire plus de choses.
C’est ainsi que née quelques mois plus tard la société AthénaProd, du nom de mon labrador, à qui je dois beaucoup car je l’ai eue à un moment compliquée de ma vie et elle m’a sauvée. Cette société c’était officiellement la mienne car j’y avais investis mes économies, mais pour moi c’était la société avec les copains. On avait tous beaucoup de compétences différentes, on pourrait donc proposer plein de prestations différentes à nos clients. De la photo, de la vidéo, de la retouche, du graphisme, mais aussi du son, de la lumière.
Si bien entourée je ne pouvais qu’être motivée à me donner à fond. Sauf que pour tout vous dire, je me suis jetée dans l’inconnu… pas de business plan, pas d’étude de marché. Juste des artistes passionnés qui souhaitent vivre de leur passion.
Créer une société c’est beaucoup de temps et d’investissement. Il faut démarcher des clients, créer le site internet, faire de la pub, s’occuper des réseaux sociaux. Tout cela mis en place nous avons commencé à avoir des clients, petit à petit.
Puis Nolan est partis habiter en Guadeloupe, nous avons perdus un membre de l’équipe. Krystel a elle aussi continué de son côté son travail de photographe.
Nous sommes restés avec mon chéri (Thibault) et la société, avec un ami qui nous accompagnait pour filmer les vidéos sur certaines prestations.
Quand vous êtes en auto-entreprise, vous ne prenez pas beaucoup de risques. Si vous ne rentrez pas d’argent, vous n’avez aucun frais. Ce qui n’est pas le cas avec une société… vous devez payer votre comptable, les impots sur les sociétés, faire des bilans chaque année… et tout cela revient très cher.
Thibault était en même temps toujours intermittent en tant que pupitreur lumière comme il l’avait toujours été. Mais il nous était donc facile de tout combiner en fonction des évènements ou nous avions besoin d’être présents tous les 2. Nous ne gagnions pas des fortunes avec la société, je ne me versais pas encore de salaire et vivais avec mes économies mais nous étions sur la bonne voie.
Se retrouver seule
Par la suite Thibault s’est vu proposer un CDI à Disneyland pour son travail dans la lumière. Ce qu’il a accepté car c’était très intéressant pour lui et sa carrière.
Ce qui fait que je me suis retrouvée seule avec la société. Même s’il essayait encore d’être présents pour m’aider mais cela lui était beaucoup plus difficile.
Travailler de chez soi, seule, est compliqué mais j’ai toujours adoré ça. Mais je dois avouer qu’après tout ça j’ai lâché prise… Nous avons aussi beaucoup changé de rythme de vie à la maison, je voyais moins mon chéri, et si je prend du recul maintenant, je crois qu’avec tous ces changements, j’étais proche de la dépression. J’ai passé beaucoup de journée planquée sous ma couette au lieu de me lever pour bosser…
Sans motivation il est difficile de démarcher des clients. Je continuais grâce au bouche à oreille à avoir toujours pas mal de contrats photo et parfois aussi vidéo pour des mariages.
Le problème dans ce milieu, c’est que lorsque vous ne faites pas partie de l’actualité, vous disparaissez… pendant cette période difficile j’ai très peu shooté. Seulement les mariages pour gagner un peu d’argent mais rien de ce que je pouvais faire d’autres et que j’aimais plus d’ailleurs. Et sans le vouloir, je suis tombée dans l’oubli. Les modèles ne m’appelaient plus pour bosser avec elle et je galérais à en trouver pour mes projets persos. Même niveau graphisme et autres les clients se faisaient rares.
On en a fait des choses sublimes pendant ces années… dont ce shooting qui me rend encore tellement fière aujourd’hui….
Le début de la fin
Les jours ont passé et je n’avais plus que mes clients mariage. Honnêtement je ne m’épanouissais plus du tout en allant faire des photos de mariage et je perdais mon amour pour mon métier, ma passion. Les seuls moments où je me sentais bien en faisant la photo c’était en voyage.
Sauf que j’ai commencé à perdre toute confiance en moi… Au fil du temps même en voyage je ne voulais plus faire les photos… je ne me sentais plus du tout compétente, donc quand j’avais les idées d’angles et de lieu, je laissais en général Thibault le faire.
J’ai donc arrêté de bosser pour les mariages car cela me rendait malheureuse… et bien évidemment vous vous doutez de la suite, cela a commencé à être difficile financièrement. J’ai commencé à chercher du travail, à un moment j’ai même postuler pour être caissière, je n’avais plus envie de rien, juste pas envie de nous mettre dans une sale situation niveau sous… on m’a répondu à plusieurs reprises que j’étais trop qualifiée.
Vous vous doutez bien que pour arranger une dépression il y a mieux… j’ai envoyé des centaines de CV. Mais n’ayant pas travaillé en tant que salariée depuis plusieurs années, je faisais peur aux recruteurs. Même dans le spectacle, le cinéma… avec mon CV qui pourtant se portait très bien, (école de cinéma, pas mal d’expérience dans le spectacle…) cela ne fonctionnait pas.
Régisseur ?
Sans grande conviction, après mon 7ème envoie, et du coup encore 6 échecs pour moi, j’ai eu un appel de Disneyland Paris pour un poste de régisseur spectacle. Oui je ne voulais absolument pas passer par mon chéri pour trouver un boulot à Disney.
L’entretien s’est très bien passé et 2 semaines plus tard, le 11 Novembre 2017, je commençais mon 1er jour en tant que régisseur. Si vous me suivez vous savez que depuis je suis toujours régisseur en intermittente du spectacle, toujours à Disney Très régulièrement et ailleurs.
Pourquoi vous parler de tout cela aujourd’hui ? Parce que je m’apprête à payer les dernières démarches pour la clôture définitive de ma société AthénaProd… et même si aujourd’hui j’aime mon travail par dessus tout, j’ai mal au cœur de m’être plantée… déjà dans ma tête j’ai du mal à l’accepter, et tout mes économies et plus y sont passées. Je remonte encore difficilement la pente financièrement aujourd’hui, malgré le fait que je travaille énormément.
Certains d’entre vous me demandent si je fais toujours des photos.
J’ai du mal à dire encore que photographe est mon métier car je ne gagne plus ma vie avec et j’adore mon nouveau métier. Mais ma passion pour la photo est toujours là.
Athénaprod n’est pas vraiment morte… c’est une marque qui m’appartient en mon nom propre, et l’auto-entreprise est toujours la donc elle vivra toujours. Avec cette auto-entreprise je continue dès que je le peux à proposer des shootings photo, du graphisme, du community management et tout ce qui s’apparente également au blog. J’essaye de m’occuper de tout cela dès que j’ai du temps libre.
Mais aujourd’hui mon métier est avant tout celui de régisseur, et je ne me vois pas vivre en faisant autre chose, ça a changé ma vie. Je vous en parlais d’ailleurs sur le blog il y à peur de temps de ma vie d’intermittente.
Est-ce que je regrette ?
NON. Certes j’y ai laissé mes économies mais j’ai tenté de vivre mes rêves et je l’ai fait avec des gens que j’aime profondément. Je suis consciente que j’aurai pu perdre beaucoup plus si je ne m’étais pas réveillée à temps. Car sachez le, fermer une entreprise coûte également beaucoup d’argent. Même si cela reste l’échec de ma vie.
Mon seul souhait malgré cet échec est de continuer mon travail de régisseur, tout en essayant de voyager un max (dès que financièrement ça ira mieux), pour vous rapporter plein de belles photos. C’est aussi pour cela que le blog existe, pour partager avec vous tout ça.
Pour suivre mon travail, tout se trouve sur mon site www.deborahatlan.com
Si toi aussi tu as envie de me raconter tes échecs, ou tes réussites on se retrouver dans les commentaires. Et si tu as des questions, n’hésites pas
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